Arts Martiaux Traditionnels Chinois et Vietnamiens


A propos du chi.

Le chi que nous essayons de ressentir et de développer afin d'améliorer notre pratique des arts martiaux est un concept qui demande à être lui-même travaillé tant la culture qui l'a inventé reste éloignée de la notre.De nombreux malentendus pourront être ainsi évités.

Les écrits  des anciens  taoïstes disent que lorsque nous avons le chi nous vivons et quand nous le perdons nous mourrons. En occident, nous traduisons ainsi le mot chi par énergie vitale.
Or chi est un concept plusieurs fois millénaire de la civilisation chinoise qui l'utilise autant pour les affaires quotidiennes les plus courantes et banales que  pour une  pensée philosophique raffinée. Chi est en fait le pilier central de la pensée extrême orientale. Ce qui fait qu'au cours du temps, le mot « chi » a accumulé pas moins de 27 définitions dans la langue chinoise.
Le premier idéogramme qui signifia le terme chi représente une brume s'élevant entre ciel et terre décrivant ainsi une mutation entre deux états, deux polarités.Cette mutation, mouvement, cette énergie, sont qualifiés de souffle ou encore de pont par les anciens penseurs taoïstes.
Chi, en tant qu'énergie ,tient  entre autre le rôle de pont entre âme et corps. Nous, occidentaux, traduisons par : pont entre esprit et corps,  car il est écrit que chi réside dans le corps là où se trouve  l'ésprit (yi).
 Méfions-nous de notre tendance à tout réduire, en particulier la pensée extrême orientale, car contrairement à la  notre qui est directe, celle-ci est relative : un même mot peut avoir de  multiple acceptions, parfois contradictoires, en fonction du contexte qui l'entoure. Cela constitue une difficulté de taille pour nos esprits dits cartésiens qui s'en trouvent déroutés.

Dans notre culture, nous aimons apporter des preuves de reproductibilité afin de démontrer scientifiquement les concepts pour les rendre communicables. Alors, démontrer scientifiquement l'existence du chi, c'est, en l'état actuel de la science, impossible. En tout cas il n'existe pas de preuves validées par la science officielle.
Les preuves de l'existence du chi pourraient se trouver dans les constats enregistrés par l'acupuncture qui est la science médicale des déplacements du chi dans le corps. Celle-ci fit son entrée dans la science moderne de façon spectaculaire lors du voyage du président américain Nixon en Chine, un de ses secrétaires d'état ayant du être opéré en urgence sur place.
En l'absence de toute médication occidentale permettant de soulager la douleur, l'opéré ne ressentit rien, bien que conscient durant l'opération, ceci grâce au contrôle du chi du patient par quelques aiguilles.

Nous trouvons, dans la littérature scientifique notamment, des preuves de modification de la  structure tissulaire et cellulaire au niveau des points  d'acupuncture où le chi est censé s'échanger entre le corps et l'extérieur  (car le chi existe partout , pas seulement dans nos corps. Il y a le chi de la terre, de l'eau, des cristaux, des plantes, des animaux, de la lumière, des étoiles, des galaxies.)
D'autres études indiquent que la résistivité (électrique) de la peau se modifie à l'emplacement exact des points d'acupuncture tels qu'ils furent décrits il y a 35OO ans au moins.
Les russes présentent des travaux photographiques réalisés avec  la caméra à effet Kirlian, dans  lesquels nous pouvons observer les changements au niveau du corps humain, qui seraient induits par la baisse ou l'augmentation du chi du patient au gré de l'état de sa santé.
Tout ceci n'est qu'une corrélation de fait et ne prouve rien.

Finalement un rapprochement est en train d'avoir lieu entre les deux pensées, a priori opposées , dans le domaine de la physique. Il existe un parallèle entre la notion antique de chi et la théorie moderne de la mécanique quantique. Les deux civilisations se retrouvent dans leur recherche commune de l'élément primordial, constitutif de notre univers.
La théorie du champs unifié qui constituerait la toile de fond énergétiques de notre univers trouve son écho dans les intuitions millénaires que les antiques penseurs nommèrent chi. Le créateur de la physique quantique, Niels bohr, s'inspira tellement des conceptions taoïstes pour concevoir sa vision de notre univers que son emblème fut celui du YinYang, dans lequel deux forces polarisées se transforment constamment l'une en l'autre, comme corps et esprit qui ne font qu'un, ce que les arts martiaux nous enseignent chaque jour.




Auteur: Dechy , corrections: Zouic.



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